Voici ce qu'a écrit PIERRE-CELESTIN DELRIEU sur l'équipage dans son livre
FEU DU CIEL FEU VENGEUR
Biographie succincte de Edouard Joumas
Il est né le 28/10/1916 à Montlouis sur Loire.
Issu d'une vieille famille Montlouisienne.
Il est l'aîné de quatre frères. Le dernier naîtra le 1er avril 1943 !
Il obtient le Bac 1 ère partie puis Il va faire ses études d'ingénieur agronome à l'école d'Agriculture de Tunis dont il obtiendra le diplôme, en quelle année
?
Il est noté dans son dossier militaire de 1943 " Anglais ; lit et traduit couramment "
Il obtient le BPMS liste 2 aviation catégorie A le 28/09/1937
Incorporé BA de Tours le 3/11/1938 comme soldat de 2 ème classe
il obtient le B.O.R le même mois
Il est dirigé sur Avord le 15/11/1938
Breveté Observateur et nommé Aspirant le 10/04/1939
Affecté à la 31 escadre de bombardement 2 ème groupe à Tours le même jour.
Certainement à la 3 ème escadrille car elle était équipée de Bloch 200 et 210 appareils dans lequel il est phtographié au poste de mitrailleur arrière sur une des photos retrouvées. Aucun document de son dossier ne l'indique.
Peut être des documents du GB II/32 nous l'apprendront -ils ?
Il est nommé sous-lieutenant le 10/10/1939
Il effectue la campagne de France sans toutefois participer aux opérations du fait de son peu d'expèrience.
Il est démobilisé à Istres le 14/08/1940
Il se marie, selon les documents de ses états de service, le 16/11/40 avec Cécile Bouchet dont toujours selon le document cité de 1947 il aura un enfant une fille.
Il est à nouveau mobilisé sur la base de Bamako le 10/01/1943 après le débarquement angloaméricain du 8 novembre 1942, alors qu'il se trouve en en tant qu'ingénieur agronome au Dahomey si l'on en croît toujours les documents de l'Armée de l'Air de 1943.
il est affecté pour s'entraîner au Groupe de Bombardement I/63 2 ème escadrille à Bamako équipéede Glen Martin américains. Commence t-til déjà son entraînement de navigateur ou est-il toujours observateur ?
Il peut à ce moment là rencontrer le sergent Dugnat lui aussi affecté à ce groupe en début 1943 mais à la 1ère escadrille.
Le GB I/63 étant dissous le 31/08/1943, il embarque le 5/09/1943 pour l'Afrique du Nord sur le "El biar"
Il débarque le 15/09/1943 à Casablanca au dépot No 209
Il est affecté à l'EAPN Ecole d'Apllication du Personnel Naviguant de Marrakech le 20/11/1943
Il est désigné pour faire partie des groupes lourds en Angleterre comme navigateur commandant d'avion
Il quitte l'EAPN le 1/01/1944 et Il quitte l'Afrique du Nord en embarquant à Alger le 29/01/1944.
Il arrive à Liverpool en Grande Bretagne le 12/02/1944.
Il débute le cursus des écoles anglaises à partir du 11/04/1944 où il est muté au 10 APU
Il va au dépôt air de Camberley le 24/......
Il arrive au 20 OTU le 5 juin 1944 à Lossiemouth où il commence à voler avec son équipage sauf le mécanicien qui rejoindra au 1163 HCU à Rufforth
Il intègre le 1663 HCU le 29/08/1944 avec tout son équipage où il reste jusqu'au 10 novembre pour leur transformation sur Halifax.
Il part en permission en France entre cette date et le 30 novembre.
Nous en avons la preuve à la fois par un courrier de Guy Bourreau à ses parents qui leur écrit que sa lettre sera postée en France par son navigateur et par sa belle soeur qui se souvient de sa visite.
Il rejoint le 30 novembre le groupe Guyenne 4 ème escadrille à Elvington
Il fera sa première mission de guerre d'accoutumance le 17 décembre 1944 avec le capitaine Marchal.
Son équipage et lui seront déclarés opérationnels fin décembre.
Dans les archives de Vincennes,une note de services en date du 5 janvier 1945 du Colonel Bailly commandant la base de Elvington nous apprend qu'il avait une voiture personnelle autorisée à stationner dans l'enceinte de la base.
Il est abattu avec son équipage dans la nuit du 21/02/1945 lors du retour d'une mission sur Worms au dessus de la commune de Löllbach en Allemagne sur le Halifax Na547-V vraisemblablement par un chasseur de nuit. Il n'y eut aucun survivant parmi l'équipage.
Les allemands retrouveront dans les débris de l'avion, une partie de ses cartes de navigation et de ses notes qui permettent de penser que l'avion avait bombardé Worms. Mais ces documents emportés au centre de la Luftwaffe de Ludwigluft ont disparu.
A cette date le lieutenant Joumas totalisait 466 heures de vol.
Ses restes non identifiés avec ceux des cinq autres membres de son équipage seront d'abord mis en terre, dans une simple toile de tente, d'abord sur place à Löllbach en Allemagne en une tombe commune.
Ils sont maintenant en France à la nécropole de Cronenbourg (67) toujours avec ceux de cinq de ses hommes.
Il a actuellement deux petit fills nés de sa fille mariée à Monsieur Simonet Roland.
Nous avions pu correspondre avec ce dernier et celui-ci nous a apporté toute sa collaboration pour rendre hommage à ma mémoire de son beau-père, ceci avec beaucoup de gentillesse malgré sa maladie.
Il est malheureusement décédé en début d'année 2013.
Edouard Joumas est le seul des membres de l'équipage a avoir une descendance identifiée.
Nota :
C'est aussi le seul membre de l'équipage( autre que Guy Bourreau, oncle de Jean Michel Gravaud...) dont nous avons pu retrouver des membres de sa famille et nouer des contacts avec eux.
Sa belle-soeur, épouse de son frère Gabriel, qui l'avait rencontré lors de sa permission de novembre 1944 en France.
Son gendre, qui, si il ne l'a pas connu, nous a permis de retrouver un certain nombres de photos de lui.
Un de ses cousins qui fit carrière lui aussi plus tard dans l'aviation et qui commença des recherches sur son parent dans les archives de l'Armée de l'Air.
Biographie de Bayle Pierre Albert
Il est né le 17 avril 1914 à Bordeaux.
Il s'engage pour 3 ans le 18 décembre 1935 dans l'Armée de l'Air.
Il est nommé caporal le 16 juin 1936.
Il se rengage pour 4 ans au titre d' élève pilote le 18 décembre 1937 à Istres au Centre Ecole 353.
Son brevet de pilote avion No 26.242 lui est décerné le 19 août 1938.
Il est nommé sergent le 1er octobre de la même année.
Il est affecté en fin de stage le 4 avril 1939 à la 32 eme Escadre de Châteauroux 2eme groupe 4 eme escadrille équipée de Bloch 200.
Il part avec son groupe sur un terrain d'opérations le 29 août 1939.
On le voit en photo à Tavaux en novembre de cette année là.
Mais Il n' a pas effectué de mission car il était alors en formation et n'était pas encore pilote opérationnel. Nous avons pu obtenir de source sure cette certitude.
Son groupe n'effectua d'ailleurs qu'une seule opération sur cet avion déjà largement dépassé en 1939 !...
Son groupe part au Maroc le 7 mai 1940 pour y être équipé de Douglas DB 7.
Ils y arrivent le 13 mai .
Ils font mouvement sur Agadir le 2 septembre de cette année.
Il reste avec ce groupe jusqu'à sa dissolution en janvier 1943, en volant sur cet avion alors que le groupe est aussi équipé de Glenn Martin.
Il est qualifié opérationnel "confirmé"de jour et doit suivre un entraînement au Pilotage Sans Visibilité. Il est globalement bien noté.
Affecté ensuite au groupe II/23 3 ème escadrille jusqu'au 25 août 1943,
Bayle va donc par cette affectation, être le premier, parmi les futurs membres de l'équipage, à intégrer l'unité qui deviendra une fois en Angleterre les squadron 346 et qui conservera la double dénomination pour l'autorité administrative française et prendra aussi le nom de Guyenne.
Cette unité participant depuis Biskra à la campagne de Tunisie entre avril et mai 1943 effectue-t-il des missions opérationnelles ???...
Guy Fruchart m'écrit en décembre 2017 qu'il a fait des découvertes récentes sur son parcours au II/23 en 1943 à savoir :
le 15/02/43, entraînement au pilotage de Bayle avec l'équipage sgt-c Rames (moniteur), adjt Dezellis, sgt-c Martin et sgt Cleophas sur LeO 451 n°422
le 22/02/43, idem avec sgt-c Rames (moniteur), Lt Vaux et sgt Virgile sur LeO 451 n°209
le 10/03/43, idem avec sgt-c Rames, Lt Bérard, sgt-c Geigez et sgt Mimaud sur LeO 451 n°505.
Nous savons aussi par le journal des services aériens du groupe qu'il vole en entraînement le 27 avril 1943 deux fois.pour 1ho5mn au total voir photocopie plus loin
il est nommé sergent chef le 1er mars 1943
Puis il part à Rabat au stage E.A.R
Il est promu aspirant le 21 décembre 1943
Il part en Grande Bretagne le 17 janvier 1944
Il est affecté successivement au 15 AFu,
(Il semble y rencontrer quelques difficultés à la fois pour d'adapter à son nouveau statut de Major et futur officier ainsi qu' à la méthode de vol anglaise.)
au 20 OTU le 6 juin 1944, à la base 41 le 29 août 1944.
Il est promu sous lieutenant du personnel naviguant d'active à titre temporaire le 25 novembre 1944
Il est affecté au groupe Guyenne fin novembre comme tous les autres membres d'équipage bien que ceci n'apparaisse pas dans le relevé de ses états de services consultés...
Il semble avoir eu un accident corporel ( chute) à Leeds en début février 1945 qui le rend indisponible quelques jours.
Son corps non "pulvérisé", éjecté de l'avion lors du crash, partiellement carbonisé, sera le seul à être identifié de l'équipage et inhumé à part.
Il sera également le seul à être enseveli dans le caveau familial à Bordeaux.
Mais nous n'avons pas encore retrouvé cette tombe, ni de membres de sa famille, au moment où j'écris ces lignes.
Biographie succincte du sous lieutenant Dugnat
Georges Dugnat,
Georges ou Benoît ? Car un doute peut subsister sur son prénom usuel. En effet la reproduction de sa médaille d'identité sur son Livret Matricule d'Homme de Troupe de 1937 fait apparaître le prénom de Benoît avec le nom de Dugnat alors que toutes les autres pièces font apparaître dans l'ordre Georges Benoît...
Mais sur le caveau familial apparaît Benoît, Georges...
Cette interrogation peut paraître anecdotique. Elle le serait à juste titre pour un historien généraliste sur l'histoire des Groupes Lourds ou du Guyenne comme notre ami Guy...
Mais elle l'est un peu moins pour mon ami Jean Michel ou moi-même qui avons tissé ou qui tissons encore des liens « affectifs » avec les membres de l'équipage même soixante dix ans après...
Comment était-il interpellé dans l'avion par les autres ? Georges ou Benoït ?
Georges (?) Dugnat était né le 25 août 1920 à Saint Dié d'Auvergne dans le Puy de Dôme. Sa famille possédait une maison à Estandeuil très petite commune à quelques kilomètres de là et où après la guerre ses parents vinrent passer leur retraite et où ils reposent tous les deux maintenant dans le caveau familial du cimetière.
Le père de Georges Dugnat était à Paris responsable du funiculaire de Montmartre. C'est à Paris que la famille vivait. Une personne d'Estandeuil un peu moins âgée que Georges me l'a confirmé.
« Ils » ne venaient que pour les vacances.
Ils habitaient un immeuble bourgeois au 10 rue Letord dans le XVIII. C'est à Paris au 6 ème Bureau de recrutement qu'il est recensé en 1937 et c'est en 1938 qu'il s'engage dans l'armée de l'Air.
Voici en dessous dans le style très « dépouillé » et impersonnel des documents militaires comment l'administration des armées résume sa carrière dans l'Armée de l'Air jusqu'à son arrivée au groupe Guyenne le 30 novembre 1944 avec les autres membres de l'équipage
Ce fut certainement l'élément de l'équipage qui, à l'origine, avait une expérience de missions de guerre.
Car à l'inverse de Bayle et Joumas , il fut engagé en opérations,il était mitrailleur sur Potez 63-11 et obtint deux citations à l'ordre de l'aviation de renseignements et la croix de guerre avec deux étoiles vermeil
Notre ami Guy Fruchart a retrouvé sur le livre de marche du GR II/55 où il était détaché avec son équipage de leur unité d'origine le GAO 544 ses missions les voici
C'est en 1943 lors de la reprise du combat au côté des alliés de l'Armée de l'Air stationnée en Afrique qu'il changea de qualification pour devenir bombardier.
Il semble avoir rencontré durant son entraînement en Angleterre quelques difficultés pour remplir en seconde tâche les fonctions de navigateur comme cela était demandé au bombardier.
Sa famille a fait porter sur le caveau familial d'Estandeuil un hommage au souvenir de leur fils mentionnant que ses restes et ceux de ses camarades de combat reposent à Cronenbourg
Toutes les photos proviennent du SHA dossier de Dugnat
Le sous lieutenant Dugnat photo de son ordre de mission pour l'Angleterre
Entre ces deux pages de carnet de vol :
un destin s'est écrit, certainement une passion avec ses rêves et ses espoirs et une écriture admnistrative laconique qui brise une destinée et apporte les pleurs et le désespoir pour les proches.
Biographie succincte du sergent Etienne Barde
Nous avons pu retrouver un cousin de Etienne Barde.
Il a pu nous transmettre des documents détenus par le frère de Etienne récemment disparu.
Photos, carnet de mécanicien naviguant à Elvington, lettres à son parrain.
Tous ces documents sont extrêmement émouvants.
J'avoue avoir été extrêmement ému en ouvrant ces lettres personnelles et en voyant ces photos.
J'entrai un peu dans la vie privée de Etienne Barde.
Ce n'était pas des documents officiels. Mais cela correspondait aussi au souhait "d'humaniser" notre travail de mémoire. Tous ces hommes n'étaient pas que
des numéros matricules. Et cela était vrai autant pour "les autres" autres que André Esquilat ou Guy Bourreau pour qui Jean Michel et moi avons un "attachement " particulier.
Par contre nous ne savons que très peu de choses de lui. Peut être d'autres investigations vers sa famille maternelle nous amèneront-elles un peu plus de précisions ?...
Il est né le 21 janvier 1923 à La tour de France dans les Pyrénées Orientales
Il habita à Narbonne.
Il avait un frère,Marcel,qui sera pilote de ligne, celui-ci était-il moins âgé ou plus âgé qu'Etienne?
En tout cas messieurs Cazenobe, ces cousins germains, nous ont dit qu'il était pilote de ligne...
Peut être une soeur ?
Son père semble avoir été mobilisé au début de la guerre. Voir la lettre à son parrain 2 ème feuillet.
Il était en mai-juin 1940 dans une école civile de mécanicien aéronautique . Car nous avons une lettre à son parrain qui indique qu’il travaille depuis peu
en stage semble-t-il à l’usine Dewoitine de Toulouse où il participe à des travaux de réglage sur les fameux D520 qui sortent de chaîne. Il est bien sur ravi de travailler sur ce fleuron de
l’aéronautique française. Ce qui est à noter c'est le nombre d'heures de travail journalier 12 heures que lui et ses collègues effectuent...
Il a du être diplomé ajusteur mécanicien selon sa fiche matriculaire.
Je vais, volontairement, dans ce qui suit, utiliser les mêmes termes froids relevés dans les documents « ETAT GENERAL DES SERVICES ET CAMAPGNES » et "
ETAT SIGNALETIQUE ET DES SERVICES "de son dossierpour relater son parcours entre 1941 et le 21 février 1945...
« Intègre le 1 avril 1941 l’armée de l’air à Salon de Provence pour un engagement volontaire de 4 ans. (La profession notée sur sa Fiche Matriculaire C7681 est : Ajusteur Mécanicien)
Affecté à la 3 ème UA (unité aérienne ?) en tant que 2 ème classe
Affecté à la 14 ème CICV ( ?) à Issodun le 23 mai 1941 et R.D.C (rayé des comptes) de la base de Salon
Mis en route le 21 juillet 1941, R.D.C le 23, embarqué à Marseille le 25 sur le « gouverneur général Tirman », débarqué Oran le 27, passé la frontière algéro-marocaine le 30, arrivé à à la base aérienne de Fez le 31où il est pris en compte à compter du 24 juillet.
Il est affecté au GAR (Groupe Aérien de Reconnaissance) 1/32 à Marrakech à compter (à/c) du 23 octobre et pris en compte à la 1 ère escadrille et présent le 29 de ce même mois.
Il est promu à la « distinction » de 1ère classe à compter du 1er janvier 1943.
Affecté à l’Ecole d’Application du Personnel Navigant ( EAPN) de Marrakech à compter du même 1er
Rayé Des.Comptes de la 1ère escadrille à compter du 5, dirigé sur la D.I ( ?) de Baraki en vue de son embarquement pour la Grande Bretagne, quitte le CPPN le 11 août 1943. Passe la frontière algéro-marocainne le 26 août, embarque à Alger le 27 octobre.
Débarqué à Liverpool le 5 novembre,
Muté au .23 I.T.W (Initial Training Wing) le 6 novembre
affecté à Filey le 13 décembre
Nommé caporal le 1er janvier 1944.
Muté au 4/STT (School of Technical Training) le 19 janvier 1944
Muté à Saint Athan à compter du 19 avril 1944.
Muté base 41 à compter du 12 août.
Nommé sergent le 12 août
Affecté au squadron 346 GB2/23 le 30 novembre 1944.
Disparu en mission de guerre sur Worms le 21 février 1945
Rayé des comptes du GB 2/23 le 22 février 1945
Pris en compte par le dépôt Air No 351 de Blida en exécution des prescriptions de l’Instruction No 442/IO/A.F.A du 2.4.43
Régularisation à la date du 1/1/1946 » …
Texte extrait du site de Philippe Ducastelle Halifax346et347canalblog
La place du "FLIGHT ENGINEER" dans l'avion est prés du pilote, à portée de son tableau, et des commandes. Il dispose, de plus, de son propre panneau: jaugeurs manos et thermos de contrôle moteur, commande de volet de capot ou radiateurs, démarrage, pompes de transfert, robinets d'essence, etc..(Sur HALIFAX il manipule dix neuf robinets concernant quinze réservoirs d'essence.) Au cours du vol il tient un "log" ou il fait, toutes les vingt minutes un état de l'essence restante, calculé d'après les conditions de marche des moteurs, il enregistre également en détail ces dernières indications. Dans tous les cas il reste prêt, aussi bien à dépanner l'inhalateur d'un mitrailleur, le dégivrage de la glace du bombardier, qu'à exécuter toute manoeuvre de secours commandée par les circonstances, ou le chef de bord! Enfin il est chargé d'une inspection de l'avion avant le départ, et assure l'indispensable liaison avec les mécaniciens au sol.
Poste du mécanicien,situé derrière le pilote.
(source: Le "L" for LOVE Andrée A. VEAUVY.)
L'instruction des mécaniciens navigants est faite dans une école de la Royale Air Force. Elle comporte l'étude très approfondie des différentes parties de l'avion, de leur fonctionnement, de leur utilisation normale et en secours, et de toutes questions générales concernant le vol.
Insigne tissu Mécanicien
L'examen de sortie est sanctionné par un brevet, puis ils rejoignent leurs équipages, en Conversion Unit, pour faire en commun la transformation sur quadrimoteur.
Dans les groupes Français, les mécaniciens navigants, pour la grande majorité, anciens mécaniciens à terre, volontaires pour le personnel navigant, non seulement se sont classés, en école, parmi les meilleurs devant les élèves Anglais, mais méritent par leur travail en vol la satisfaction la plus vive du Commandement, tant Français qu'Anglais. Cette spécialité toute nouvelle(si nouvelle, que toutes les difficultés administratives causées par sa formation ne sont pas encore aplanies) a été plongée dans l'action dès sa création. Mais avec la modestie tranquille et souriante qu'ils ont gardé de leur ancien métier, les mécaniciens navigants ont montré d'emblée la même valeur technique alliée aux solides qualités morales et à l'excellent esprit d'équipage que l'on reconnaît depuis toujours à leurs camarades des autres spécialités. En fait leur consécration comme "membre d'équipage" ne pourrait pas être plus clairement faite que par le lien étroit qui unit tous les pilotes à leur mécanicien:L'affection sincère que l'on porte à un aide sûr et précieux.
Biographie succinte du sergent Guy Bourreau
à venir ..Je la laisse, bien sur, aux bons soins de son neveu Jean Michel Gravaud mon compagnon de "quête"
Je ne mentionnerai seulement ici que malheureusement le dossier des archives de l'Armée de l'Air de Guy Bourreau est le seul des dossiers qui nous a été transmis, à être très incomplet.
Il ne comporte pratiquement que la feuille de ces états de services...
Ce qui reste de Guy Bourreau dans les archives militaires.
Sur les traces de Guy Bourreau dans les lieux de sa jeunesse...
Son nom figure maintenant dans sa ville au milieu d'autres noms d'hommes tombés comme lui au combat
Biographie succinte
Louis Martrou était un Auvergnat comme Georges Dugnat.
Né le 8 novembre 1921 à Laveissière.
Il habitait Fraisse-Haut à côté de Laveissière dans le Cantal.
Sa mère divorcée éleva avec sa propre mère ses deux fils.
Elle les destinait tous les deux à rentrer dans les ordres.
Mais si tous les deux firent des études au petit et au grand séminaire de Saint Flour, seul l’aîné Antoine entra en religion et devint un temps professeur dans le petit séminaire de Saint Flour.
Jean lui abandonna ses études religieuses et s’engagea dans l’aviation.
Madame Maisonobe Marie de Laveissière que nous avons pu joindre se souvient très bien d’un garçon extrêmement aimable et souriant.
C'est également le même portrait que nous en a dressé Mme Pierreval lors denotre rencontre le 10/10/2015 qui organisait de nombreuses retraites de communions solennelles avec lui et aussi avec
l'abbé Besson son compagnon de séminaire.
Nous la remercions vivement pour l'évocation chaleureuse de ses jours avec son ami d'enfance.
Il s'engage pour 4 ans le 24/04/1941 sur la base de Salon de Provence.
Affecté à la 14 ème Cie E.V.A de Issodun le 22/05/1941.
Dirigé sur Marseille le 23 juillet 1941, il embarque le 25 pour Oran.
Il débarque dans cette ville le 29 du même mois.
Il est dirigé sur la base aérienne de Fes au Maroc où il arrive le 31 juillet.
Il est affecté au groupe de bombardement GB I/32 à Casablanca le 22 octobre 1941.
Affecté à l'unité élémentaire 3 bis le 23 octobre 1941.
En 1943 le 28 janvier il est désigné pour le 1er contingent d'élèves pilotes à instruire en Amérique.
Il est pris en subsistance par le service général de la base de Casablanca à compter de cette date.
Il est affecté à à la Cie d'élèves pilotes de la base de Casablanca à compter du 1er février de cette année là.
Il est nommé caporal le 1er octobre.
Il est désigné pour être instruit en Angleterre.
Il est mis en route pour la Grande Bretagne le 31/10/1943 où il arrive le 28/11/1943.
Il est affecté au camp de Filey le 29 du même mois.
Il part à Morpeth à la 4 AGS (Air Gunner School) à compter du 18 mars 1944.
Il revient à Filey le 6 mai 1944.
Il est nommé sergent le meme jour.
Il part à la 20 OTU ( Opérational Training Unit) le 6 juin 1944...( Jour J ) à Lossiemouth.( Unité où l'équipage commence à voler ensemble )
Il part ensuite au 1163 HCU de Ruttfort le 29 août.
Il arrive au groupe Guyenne à Elvington le 30 novembre.
Il disparaît avec son équipage dans la nuit du 21 février 1945 lors d'une mission de bombardement sur Worms.
il aurait été titulaire de 39h55 de vol de guerre en 6 missions selon un document du 28 mars 1947 fait à Bordeaux-Mérignac signé par le commandant Calmel retrouvé dans son dossier .
Cependant comme l'équipage effectua 9 missions on peut douter de ce nombre. Nous n'avons pas retrouvé son carnet de vol.
Dans les débris de l'avion les allemands découvrirent des restes de papier d'identité se terminant par " trou"...
Il a été cité à l'ordre de l'Armée Aérienne décision No 929 du 19 juillet 1945, cité à l'ordre de la brigade aérienne Og No 362 du 19 mars 1945
et il a été décoré de Croix de Guerre avec étoile de Bronze et palme
Médaillé militaire à titre posthume, médaille commémorative française de la guerre 39-45 avec barettes"engagé volontaire" "Afrique " et "Grande Bretagne"
Madame Maisonobe Marie nous a rapporté que son frère Antoine Martrou avait été envoyé en Allemagne au STO à Leïpzig.
On trouve confirmation de cette information dans une letttre de l'abbé Martrou au commandant du Guyenne aprés guerre.
Louis Martrou l’ayant su, mentionnait dans des lettres qu’il a envoyées à sa famille, que sa plus grande crainte était que des bombes lâchées par son avion puissent tuer son frère.
Il possédait en commun avec son ami et équipier mitrailleur André Esquilat une petite Austin décapotable ( André Esquilat le rapporte dans une lettre à mon père) en "pas très bon état" ( décrite ainsi dans le rapport de succession de André Esquilat )
Il semblerait aussi avoir eu une fiancée anglaise comme son collègue Guy Bourreau.
Celle-ci serait venue à Lavaissière juste après la guerre dans la famille Martrou.
Biographie succincte de André Esquilat
André Esquilat est né le 15 septembre 1922 à Mostaganem en Algérie.
Son père Adrien, né en Ariège, dans la commune de Le mas-d'Azil en 1889, était, selon les souvenirs de mon père Roger Gazel ( et vérifié depuis dans le dossier de Esquilat à Vincennes..,)
officier d'active dans l'armée de terre (capitaine) et souffrait d'anciennes blessures de la 1ère guerre mondiale, peut être avait il été gazé.
Sa mère Marie Viviane Yvars était une française d'Algérie elle aussi originaire de cette ville de Mostaganem, à côté d'Oran où elle se maria avec monsieur Esquilat.
Ses parents eurent un autre garçon : Jacques né en 1930 à Menton dans les Alpes Maritîmes.
La famille Esquilat s'installe à Lyon dans les années 1930 rue de Créqui.
Le père de André Esquilat meurt en 1936.
Habitant un immeuble à côté de celui de mes grands parents, mon père et lui devinrent de très bons amis et fréquentèrent la même école.
Ils partageaient aussi la même passion de l'aviation.
Ils firent partie de la section modélisme de l'Aéroclub dur Rhône à Bron.
(On trouvera dans l'inventaire des affaires de André à Elvington aprés sa disparition une maquette d'avion cassée..)
.
Il semble qu'André Esquilat et mon père firent une tentative d'engagement en 1939 ou en 1940 (?) mais ils furent rejetés comme étant trop jeunes.
Il se peut aussi que ce fut une seule et unique en 1941 et que seul André la réussisse. Mon père étant refusé pour sa vue déficiente...
André en tout cas en fait une en 1941 et le 28 mai 1941 il est admis dans l'Armée de l'Air de Vichy à Salon de Provence comme engagé volontaire pour quatre ans.
Il est embarqué sur le cargo mixte « djebel Amour « à destination d'Oran le 17 juillet 1941.
Il arrive la base de la Sénia le 20 juillet, où il va être affecté au Groupe de Reconnaissance II/52 à la compagnie de la base le 1er novembre, puis à compter du 13 février 1942 à la
compagnie technique de ce groupe qui est doté de l'avion dernier cri de la reconnaissance à cette époque :
les Bloch 174 et 175.
Il croise alors Camile Coquot qui sert lui au groupe de chasse I/3 équipé de D520.
Il dut certainement affronter comme Camille les combats de novembre 1942 particulièrement âpres au-dessus et à Oran même contre les avions anglais et les troupes américaines aux dires
d'anciens présents sur cette base. Une campagne « Algérie en guerre » du 7/11/42 au 10/11/42 figure dans ses états de services...
Il est prévu pour aller suivre la formation du Personnel Navigant en Amérique le 20 septembre 1943 au Dépôt du Personnel 209 de Casablanca, puis le 27 du même mois il est désigné pour être
instruit en Angleterre.
Il rencontre à nouveau Camille Coquot à ce même Centre Formation du Personnel Naviguant Algérie CFPNA.
On peut supposer que c'est aussi à ce moment là et en ces lieux qu'il fait la connaissance de celui qui allait devenir son équipier dans l'équipage et son ami dans la vie hors avion :
Martrou
Nous ne pouvons pas savoir si il subit des décisions administratives ou si il se porte volontaire lui-même pour suivre des amis ou pour accélérer sa participation aux combats comme certains
anciens le firent en choisissant la filière anglaise.
Il quitte l'Algérie le 27 octobre 1943. Il est en mer jusqu'au 5 novembre.
Il arrive au 23ème French Initial Training Wing 23 (F)ITW de Filey, où le personnel est testé et affecté dans les différentes écoles de spécialisation le 29 du même mois.
Il est nommé caporal à compter du 30 octobre.
Il est affecté au 4 Air Gunner School, 4ème école mitrailleurs aériens, de Mortpeth le 18 mars 1944.
Il est de retour à Filey le 6 mai 1944 où dans la foulée il est nommé sergent.
Il est affecté le 6 juin... de cette même année au 20 Operationnal Training Unit, 20 OTU,
Le 29 août il part avec son équipage qui a été constitué alors au 1663 Heavy Conversion Unit,
1663 HCU, de Ruttforth.
Ils sont tous admis au GB II/23 Guyenne le 30 novembre.
Courant janvier-février de 1945 il écrira cinq ou six lettres à mon père de Elvington sur un papier à lettre de couleur bleue certainement issu de surplus des FAFL car il y avait une carte de
France à la crois de Lorraine blanche en en-tête.
Il décrivait brièvement sa vie en Angleterre à son ami, il lui précisait qu'il faisait maintenant partie du personnel naviguant, sans bien sur beaucoup de détails sur ses
activités aériennes; censure du temps de guerre oblige....
J' avais lu dans ces lettres qu'il avait acquis une « Austin décapotable » et qu'il estimait « ce serait bête de se casser la figure en voiture... ».
Effectivement en consultant son dossier et celui de Martrou on apprend que lui et son ami avaient la propriété commune d' une voiture.
Est-ce dans sa dernière lettre datée des environs du 15 février qu'il écrivait à mon père :
« mon cher roger, je te laisse car je vais faire un petit tour en l'air …. » ?...Je ne m'en souviens plus maintenant, car comme je l'ai déjà écrit ses lettres me furent volées dans un
cambriolage il y a une vingtaine d'années.
Georges Duroux m'indique qu'il le rencontre une après-midi où il était venu à Elvington depuis Ruttforth.
Geoges Duroux et son équipage n'avait pas encore fini leur formation et celui de Esquilat en avait effectué trois déjà.
On peut d'après les carnets de vol situer cet èvénement en fin janvier début février 1945.
André était selon lui ravi de ses premières missions et rêvait des suivantes
"il en voulait ! "
Camille Coquot lui rencontre André et Martrou juste avant le briefing de leur dernière mission devant la salle de briefing. Ils semblaient soucieux,selon lui, car ils avaient eu de mauvaises nouvelles d'un ami au groupe Lorraine....
Ses restes ainsi que ceux de cinq autres membres de l'équipage non identifiés furent d'abord enterrés à Löllbach puis rapatriés à la nécropole de Cronenbourg où il repose maintenant avec ces cinq
équipiers .
Sa mère, une lettre en témoigne dans son dossier, et mon père le rapportait souvent, crut que son fils s'était parachuté et qu'il avait été capturé amnésique par les Russes. Elle demanda au président de la Croix Rouge de faire des recherches dans ce sens.
Ceci aurait pu être le cas durant l'avant dernière mission à laquelle ils participèrent mais ce ne pouvait être le cas pour la mission sur Worms.
A ma connaissance, plus aucun de ses parents ou descendants ne vit.
Sa mère dut quitter la région lyonnaise dans le début des années 1950.
Sa mère est décédée le 15 novembre 1988 dans les environs de Cannes et son frère Jacques, célibataire, le 6 octobre 2003 à Nice .
Tous deux ont été comme le père d'André mis en fosse commune selon les informatons que j'ai pu obtenir des mairies.Curieux destin pour les membres de cette famille. Leurs corps reposent presque anonymement mêlés à d'autres dans différents endroits de France...Seul le nom d'andré reste à jamais inscrit sur la sépulture commune de l'équipage à Cronenbourg et demain sur la future stèle de Löllbach ...
J'ai fait aussi la demande pour que le nom de André Esquilat figure sur le monument aux morts de la ville de Lyon Son nom devant figurer sur celui disparu de Mostaganem en Algérire Ma demande sera elle suivie d'effet ??? Je vais y veiller
Par un croisement curieux du hasard, Vincent Lemaire qui s'intéresse à l'histoire de la 31 ème escadre de bombardement pendant la guerre de 1939-1945 et aux destins de ceux qui la quittèrent, put faire l'acquisition des reliques que je présente ci-dessous et qui durent faire partie de "l'héritage" que Jacques fit de son frère .....
J'ai joint ces documents de La Science et la Vie de 1941 car je suis intimement persuadé que ce mensuel était parcouru par Esquilat et les autres et que peut être des "publicités" comme celle présentée ont contribué à leurs engagements.